Le coronavirus ne s’est pas arrêté à nos frontières. Sa propagation continue de s’étendre dans le monde et il est malheureusement arrivé à Haïti.

Comment Haïti va-t-il gérer la propagation du virus ? En Europe, la majorité des pays tablent sur la quarantaine ou le confinement pour protéger leur population. La possibilité pour certains employés de réaliser du télétravail, pour d’autres d’aller travailler sous réserve d’une protection sanitaire nécessaire, a été mise en place par l’état pour limiter les contacts humains. Mais un Haïtien vit au jour le jour, en-dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour. Il dispose de peu de réserve pécuniaire pour subsister sur le long terme. Les Haïtiens vivent aussi constamment dehors. Leurs cases accueillent de nombreuses personnes, et ce, dans une promiscuité certaine.

Dès lors, si l’épidémie se répand, la population sera gravement et rapidement impactée. Comment le pays fera-t-il face au virus ? Les centres médicaux et le personnel soignant ne sont pas équipés pour contrecarrer cette grave maladie. Comment toute panique éventuelle sera-t-elle gérée ?

Yvelt Champagne
Yvelt Champagne
Marché binational, importante source de revenus de ses marchands ansapitois.

Beaucoup d’informations erronées sont véhiculées par nos divers médias et nos réseaux sociaux. Elles nous stressent souvent, voire nous font peur, nous les Occidentaux. Comment les Haïtiens qui n’ont pas toujours l’éducation requise pour filtrer correctement ces informations vont-ils réagir face aux mauvaises nouvelles liées à la propagation du Covid-19 ?

Comment s’opérera le dépistage du virus ? Soigner les malades dans des pays à la structure hospitalière moderne est déjà très problématique, les morts se comptent actuellement par dizaines de milliers ; alors que se passera-t-il à Haïti ?  Comment l’état pourra-t-il faire face à la crise sanitaire qui se préfigure avec l’épidémie?

L’équipe de Fwaye Lespwa continue de développer le projet. Nos bénéficiaires appartiennent aux populations les plus vulnérables au virus. Sachez que nous redoublons nos efforts pour finaliser rapidement le projet et pour aider au plus vite sur le terrain. En contrôlant l’avancée des recommandations sanitaires, nous adapterons notre aide sur place.

Un proverbe haïtien dit ceci : « Se apre batay ou konte blese » (c’est après la bataille que l’on compte les blessés). Ensemble, nous nous battons pour nos pays, mais nous nous lutterons également pour aider les personnes les plus vulnérables d’Ansapit.